samedi 10 mai 2014

Faire selon le sens du vent...

Jamais une expression, pourtant peu glorieuse d'ordinaire, n'aura eu tant de sens et de bon sens !
Pour les riverains de la vallée rhodanienne et pour les agriculteurs en particulier, la prise en compte du mistral, de son intensité, de sa fréquence, des événements climatiques potentiels qui l'ont précédé, d'où et de comment il arrive sur une parcelle de vignes en l'occurrence est essentiel pour correctement travailler une terre. Je rappelle que le mistral est LE vent rhodanien qui, grosso-modo descend la vallée de Valence à Marseille, donc du Nord au Sud.
Lors d'une plantation, on prévoit un clone de greffon qui a une bonne résistance au vent (plutôt roseau que chêne...), voire un cépage qui reste à ports droits (grenache, cinsaut, plutôt que syrah) ; les rangs sont orientés en fonction, et il est même préférable lors de la taille de travailler les rangs du Nord au Sud pour éviter de... se mettre un sarment dans l’œil.
Je n'insiste pas sur l'évidente abstention à traiter la végétation avec un mistral trop conséquent (19km/h max en théorie, c'est la loi). Si le vent vient du Sud, alors là c'est trop tard car la pluie est pour le lendemain c'est systématique...
Le mistral est un élément essentiel, dans le Vaucluse en particulier, qui permet de raisonner l'agriculture : c'est un destructeur de mildiou et un anti-pourriture qui, souvent, souffle après une bonne pluie. Et c'est là que le viticulteur se réjouit...